Le pigeon des villes et le pigeon des champs

Il y a quatre types de pigeons en France. Le plus connu le pigeon ramier, il vit dans les ramures des arbres d’ou son nom. C’est le plus gros, il est facile à reconnaître il a les yeux jaunes et une tache blanche sur le coup, c’est lui qui se fait appeler palombe dans le sud ouest. On fête traditionnellement son retour de migration en l’arrosant copieusement de gerbes de plomb. On le voit de plus en plus souvent en ville, mais on le rencontre plutôt dans les parcs.

Le moins connu c’est le pigeon colombin, c’est le plus petit, pas facile à reconnaître. Il a les yeux noirs. Il vient très peu en ville, il vit dans les forêts et loge dans les cavités des arbres.

Il y a le pigeon biset, c’est celui de la photo. Vous vous dites, « celui-là je le connais, j’en vois partout en ville ». Ben non ce n’est pas lui que vous voyez en ville, enfin pas tout à fait. Le pigeon biset sauvage  est très rare, il vit en bord de mer dans les falaises, il loge dans les trous des falaises. Il en reste très peu en France.

Et enfin le quatrième, c’est le pigeon portenimhouak , (le n’importe quoi), c’est celui que vous voyez en ville. C’est la même espèce que le précédent mais ils ne ressemble pas tout le temps à celui de la photo. Pour faire un portenimhouak vous prenez un vrai biset vous l’élevez pendant des siècles dans des pigeonniers, vous l’utilisez pour transporter vos messages, vous le croisez avec ce qui vous passe par la tête, et par croisement, vous en fabriquez des blancs, des gris, des gros, des petits, etc … Et quand ça vous amuse plus de jouer avec lui, vous le relachez. Coté physique ça donne un truc qui ressemble beaucoup à un biset, mais il peut être blanc, marron, noir, bicolore, gris. Ce n’est pas une espèce particulière, c’est juste la forme urbaine du pigeon biset.

Le pigeon des champs c’est le pigeon biset sauvage, le pigeon des villes c’est le portenimhouak.

En fait, quand le singe nu (c’est nous) en a eu marre de jouer avec son biset génétiquement modifié et qu’il la relâché dans la nature, il était loin d’imaginer que le bestiau aller rester en ville. Il y est tellement resté que maintenant le singe, il met des grillages partout sur les ouvertures des monuments, il met des petites piques sur les rebords des fenêtres et sur les statues pour empêcher que le pigeon se pose dessus et dépose quelques fientes disgracieuses.

Mais au fait pourquoi il est resté dans nos villes le portenimhouak, pourquoi il est pas retourné vivre peinard dans sa campagne au bord de la mer.

Ben, il y est serait retourné pourquoi dans ses falaises. La ville avec ses grands bâtiments lui fournit le gîte idéal. Il logeait dans les trous ou sur les petites corniches abritées. Il fallait se battre pour trouver l’emplacement idéal. En ville, il a tout ce qu’il faut, il trouve des cavités partout sous les ponts, dans les murs, sous les toits. Il a tellement de place qu’il n’a même plus besoin de se battre. Bon le logement, c’est réglé.

Il lui fallait se nourrir. Le biset a un bec adapté pour déchirer les feuilles et aller chercher la graine cachée par les feuilles de graminées. Il est habile pour fouiller le sol à faible profondeur. Avec les parcs et leur pelouses et les déchets jetés à terre par le singe, le portenimhouak a trouvé son garde manger. Et ce n’est pas les piafs qui vont venir lui piquer sa bouffe, il est vingt fois plus gros.

A la campagne, des prédateurs il en avait pléthore c’était l’autour, la buse, l’aigle, le renard, l’épervier, mais dans la ville y’a pas grand monde. Pour preuve que le prédateur se fait rare, vous voyez de nombreux pigeons auxquels il manque des doigts, ou carrément une patte, ils continuent de marcher sur leurs moignons. Dans la nature ces individus handicapés ou malades n’existent pas, ils sont éliminés par un prédateur. C’est la grande distinction entre prédateur et un chasseur, un prédateur prélève les individus malades pour se nourrir, il régule fortement l’extension des maladies, le chasseur prélève si possible le plus bel individu, juste comme ça, parce que c’est beau.

Un logement, de quoi se nourrir, pas de prédateur, il ne reste plus qu’une limite d’expansion c’est la limitation naturelle de la reproduction. Aïe, c’est là le problème, le portenimhouak il pond toute l’année. C’est justement pour ça que l’homme à pu développer rapidement  plein de race différentes très vite et d’essayer plein de croisement juste pour rigoler, pour montrer aux copains titi son pigeon de 4kgs, coco le pigeon aux plumes frisées, marcel son pigeon marron, blanc et noir. Il a pu jouer aux apprentis sorcier, car il n’avait pas attendre un an pour essayer un nouveau prototype. Notre portenimhouak une fois libre, s’est reproduit très vite là où le milieu lui était favorable. Ainsi dès qu’une troupe trouve une église abandonnée, une fenêtre cassée dans un bâtiment désaffecté, le portenimhouak agrandi sa famille en peu de temps.

Maintenant l’homme est devenu adulte, faire des pigeons de toute les couleurs, c’était un jeu de gamins, mais ça l’intéresse plus. Il a jeté son jouet à la poubelle. Le problème c’est que le jouet est vivant et la poubelle ça convient parfaitement au jouet. Un jouet vivant, ça chie partout, ça transmet les maladies, ça corrode les jolies statues, ça esquinte les grosses bagnoles et ça, au moment où l’homme adolescent est allé emprunter le biset à dame nature pour jouer avec, c’était pas écrit clairement sur le paquet.

Comments

[lydie]

je ne sais pas si graine(c'est son nom)est mâle ou femelle mais du jour ou je l'ai sauvé est devenu l'ami ou ie de grabotte(tortue terrestre)de caramelle et canelle noschiennes de tibou et fleur noschats graine fait sa vie a sa guise dedans dehors et c'est trés bien se faire comprendre c'est un régale

[Creac'h]

Je n'ai jamais entendu cette version, mais je vais me renseigner.
Si je trouve, je le mettrais dans un prochain article que je ferais sur le pigeon, car cet oiseau recele plein de trésors.

[fee_line]

... t'as refait la déco, ici? :-)
mon avis: j'M pas trop le papier peint; les belles photos ne ressortent pas...

[fee_line]

j'avais lu que "l'instinct" qui faisait retourner un pigeon voyageur au bercail, avait en fait pour origine une pratique cruelle: l'un des membres d'un couple de pigeons était maintenu prisonnier, afin que son chéri toujours revienne... alors, "instinct" ou "amour" ou "attachement" ou "devoir conjugal"? hum!
je viens de faire des recherches et ne parviens pas à retrouver où j'avais dégoté cette info (ou arnaque?)...
tu t'es inspiré de mon texte du jour et m'as volé mon titre... eh bien, je compte bien me venger dans mon tout prochain billet!!!