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L'eau d'ici
16 décembre 2007

La ronde de mesanges

En regardant par la fenêtre ce matin, il m’était facile de deviner qu’il faisait froid dehors, les pelouses étaient blanches de givre. Un petit coup d’œil sur la pomme de pin accrochée sur mon balcon, m’a permis d’apprendre qu’en plus il n’y avait pas d’humidité. La pomme de pin était complètement ouverte. Cela voulait dire que le temps était sec. Froid et sec, c’est le temps idéal en cette période pour une promenade en forêt. Les feuilles des arbres sont tombées. Le regard porte loin dans la forêt. Le soleil est toujours bas, les rayons rasant allongent les ombres. Il est plus facile de voir les oiseaux qu’à n’importe quelle autre saison. Un seul petit problème à gérer, on voit mieux les animaux mais eux aussi nous voit mieux.

Nous avons l’avantage de pouvoir empiler des couches de protection pour se protéger du froid. Mais comme nous, les animaux souffrent du froid, se déplacer leur fait dépenser une énergie précieuse. Aussi avant de fuir, l’animal surpris va d’abord s’assurer que le danger est réel. La nourriture est de plus en plus difficile à trouver et elle est indispensable. Pour leur survie ils baissent un peu la garde pour assurer leur survie.

Les oiseaux qui trouvent leur nourriture en chassant le vermisseau dans les arbres, ont besoin de voler pour explorer les lieux de nourrissage. Pour lutter contre le froid, il faut qu’ils trouvent beaucoup de nourriture et donc il faut qu’ils volent aussi beaucoup. Les mésanges ont adopté une stratégie particulière pour passer le cap difficile de l’hiver. Elles se regroupent en bandes inter espèces qu’on appelle des rondes. On y trouve des mésanges charbonnières, des bleues, des nonnettes, des huppées, des mésanges à longues queues. Un roitelet ou un autre passereaux se joint parfois à elles. Ce petit monde se déplace de buisson en buisson, de branche en branche. Dans ce groupe composé de plusieurs espèces, la plus grosse est la mésange charbonnière, un peu plus pataude que les autres, elle explore les branches en sautillant dessus. La mésange bleues préfèrent les bouts de rameaux et se suspendent à l’envers. Le roitelet est le roi de l’acrobatie, il peut voler sur place comme un colibri, lui aussi se suspend souvant la tête en bas. Les nonnettes volettent de rameau en rameau. Chacun trouve sa place sans vraiment concurrencer l’autre. Les mésanges à longues queue (qui ne sont pas des mésanges) ont deux cris d’alarmes distincts. Un signal désigne la présence d’un danger venant des airs, faucon épervier etc, l’autre désigne signale un danger venant du sol, un renard, un promeneur. L’ensemble du groupe profite de ce système d’alarme. Durant l’hiver la solidarité prime sur les conflits, belle leçon.

Pour repérez les rondes ce n’est pas bien compliqué, au milieu du silence si caractéristique de la nature en hiver, au gré de la balade, vous percevrez des petits cris de mésanges. En dirigeant votre regard vers l’origine des bruits vous verrez des petites ombres s’agiter dans tous les sens dans les buissons. Inutile de se précipiter, ne bougez plus, la ronde va venir à vous. Pas besoin de jumelles, les oiseaux sont tellement affairés à trouver la nourriture, qu’il n’est pas impossible de pouvoir admirer une mésange voletant à quelques mètres de vous.

C’est le moment idéal pour comparer les différentes espèces. Regardez leur manière de se nourrir, de se déplacer. Vous remarquerez assez vite que chaque espèce a sa technique. Le spectacle ne durera qu’une dizaine de minute, le groupe se déplace. Une fois la ronde éloignée, le silence revient et la torpeur dans laquelle est plongée la nature s’impose à nouveau.

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Commentaires
F
Tout cela est bien motivant.<br /> ;o)
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